Démocratique philosophie

Publié le par Chris

Je

Je suis libre

Profondément libre

Ne croyez pas que je sois fier d’être libre, ou même heureux de l’être, c’est un fait, c’est tout.

La liberté n’est pas rafraîchissante, faite d’amour et d’eau fraîche. Elle est réelle et humaine. Parfois elle a même un goût de sang, un goût de cendre et de poussière.

Aujourd’hui elle a un goût de poussière dans ma gorge. Ce n’est pas une image, j’ai réellement un goût amer à la bouche. Ce qui vous fais vomir, pleurer parfois ; le goût amer de la liberté.

 

Quand on voit les infos à la télé, les massacres et génocides, on a le droit d’être scandalisé, et pour avoir bonne conscience, on fait un don, ou des petits gestes quotidiens. Mais quand nous sommes au cœur de soi, de son entourage, de son présent, nous avons plus tendance à fermer les yeux, dans tout les sens que l’imagination peut trouver. La liberté, c’est de les garder ouverts, quitte à vouloir se les crever ensuite.

 

Aujourd’hui élection des délégués de l’université lyon III. C’est une énorme farce, n’ayant rien de démocratique, même pas le principe ou le nom. En philosophie, nous voyons de belles idées, de grandes théories, mais que nous reste-t-il en pratique ? Nos élections de notre facultés, furent les pires de l’université. Nous n’avons qu’une seule liste, choisis arbitrairement, de plus rien ne sera fait pour que les étudiants de vote. L’administration m’a répondu avec le sourire, et l’œil sur leur repas, que le bureau de vote serait dans un batiment bien loin des cours des étudiants ce jour-là. Que non, rien ne pouvait être changé, et que s’il n’y avait que trois vote, ce ne serait pas pire qu’il y a deux ans, et en plus nous n’avions qu’une liste, donc ou était le problème ?

 

Je me pose dans la cour et me grille une clope. Un homme vient de me parler. Chômeur de 37 ans, il me raconte sa vie. Il était en philosophie lui aussi, il y a longtemps, et s’est arrêté en deuxième année, à cause de l’alcool et de la drogue. Je le quitte, complètement brassé. La philosophie tient à si peu de chose, les idées sont si minces. Dans l’intention d’informer les premières années du vote, je ne trouve que 15 étudiants, à la fin d’un cours d’anglais ; que veux-tu que je leur dise ? Ce que j’ai dit plus haut, tout et rien d’autre. Cela changera-t-il quelque chose, pour ces élections ? Je ne pense pas.

 

Quoi ? Ce que nous voyons, ce que nous étudions, ce dont nous sommes sensé faire notre avenir n’existe pas ? Suis-je là, uniquement pour avoir mon bac+5, une équivalence et un métier à la con plus tard ? Si nous arrivons à ce point d’hypocrisie démocratique, que faisons-nous ici ? qu’est ce que la philosophie pour nous ?

 

Je n’ai pas de réponse, et je n’en veux pas. J’irai voter, je continuerai à croire que « non, ce n’est pas « comme ça » ». Le Jovial m’y aidera. Mais il est trop tard pour être pessimiste et s’il on ne croit pas en un changement, il n’y a aucune raison de rester où l’on est. J’y crois, et j’y croirais encore.

Je resterai libre.

Libre.

Publié dans fictions d'essai

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