Vladimir Ilitch Oulianov - Fiction historique - Préambule

Publié le par Chris



Février 1917, Allemagne en guerre, Berlin

Louis monte dans le train en partance pour Moscou, il a sous le bras une valisette de cuir brun. Un large imper gris et la nuit qui s'avance cachent à moitié son visage rond et ses cheveux blonds. Il présente une carte au controleur, le controleur ne proteste pas, et le laisse passer. Louis se dirige vers l'entrée du wagon et attends. Au loin, il entends les sifflets des mécanos, le train s'ébranle au rythme des pelletées de charbon absorbées par la locomotive à vapeur. Ce n'est qu'une fois la fumée du départ dispersée, et l'allure du train constante , qu'il pousse la porte de bois et de verre du wagon.
C'est le wagon des premières places, les banquettes sont d'un rouge sale, et la lumière ne se diffuse que de quelques lampes à pétroles du plafond. Le train est assez vieux et luxueux, comme le sont les trains diplomatiques. Louis a à peine refermé la porte du wagon, que sur la banquette en face de lui, se lèvent deux gaillards aux regards flegmatiques et aux larges mains. Il les regarde avec appréhension, et il a vu aussi d'autres regards se tourner vers lui. le wagon est à moitié pleins d'hommes de diverses tenues. Certains portent des chemises blanches à la fine cravate noire, d'autres ont gardés leur large imper de fourrure marron. On dirait des paysans discutant avec des fonctionnaires, et des soldats discutant avec des artistes. Plusieurs d'eux portent leurs armes à feu en évidence, dans un coin trois autres tape en murmurant sur trois machines à écrire.
Un des hommes assis prêt de l'entrée ouvre la bouche pour interroger Louis quand une voix retentit au fond du wagon.
- Silence. Assis.
L'homme ferme la bouche et lance un regard mauvais à Louis pendant que les deux colosses se rassoyent comme si de rien n'était. Reprenant sa respiration, Louis se dirige rapidement vers l'homme qui a parlé. Il est assis sur la dernière banquette du wagon, accoudé à la table, il a les yeux dans le vague du paysage qui défile. Il ne bouge presque pas, et son souffle est calme et régulier. Les éclairs de lumières que projètent les feux dans le paysage éclaire par accoups un visage serré, coupé aux couteau entouré d'une mince collier de barbe noir.
- Salut à vous. je me présente Louis Gerlach, attaché diplomatique du Reich.
- Vladimir Ilitch Oulianov. Asseyez-vous, je vous en pris.
Sa voix est aussi calme et posée que lui, mais on sent à ses intonations qu'à tout moment elle peut devenir coupante et glaciale.

[...]

Publié dans fictions d'essai

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