Tu seras un homme, mon fils

Publié le par Chris

          Nouvelle question. Aide d'un écrivain anglais et géniallissime, j'ai nommé Rudyard Kipling.

Question : Qui faut-il admirer? Qui est le plus sujet de nos admirations, qui doit nous servir de modèle? Qui parmi nos aînés devons-nous chercher à acquérir les mêmes capacité?
          Sur un certain point de vue, nous pouvons résumer notre nature profonde la plus existencielle à la simple vérité élémentaire : nous sommes humains. Génétiquement et psychologiquement prouvé. Ensuite, si notre bonheur s'entend comme la réalisation la plus totale de notre nature, son expression accomplie pourrait-on dire, il nous fauut ainsi dégager au maximun notre humanité.
          Il se pose ici deux problèmes majeurs : Qu'est ce que l'humanité? Comment l'actualiser? Répondre à la première question revient à poser les bases de la deuxième. Malheureusement chaques philosophies ayant essayé de définir l'être humain ont commençé par identifié sa nature à partir de présupposés plus ou moins imaginés. Cela ne me convient pas, car chacunes des morales érigées à partir de cette prétendue connaissance de la nature humaine ont, à mon sens, faillies, ou sont incomplètes.
         Face à ce paradigme, nous pouvons adopter comme démarche pour la réflexion, de s'intéresser d'abord à la deuxième question pour faire le jour sur la première. "Comment être un homme?" mérite en première étude ce texte de Kipling :

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

           Dans ce poème sont dévellopés seize points qui mérite toute notre attention. Ce sont des traits de caractères que nour retrouvons au hasard des rencontres, des visages et des individus, et qui nous frappe par leur beautée. Ils sont parfois dissimulés habilement et nombreuses sont les qualités dont nous avons du mal à définir l'essence.
            Ce point : Et, te sentant haï sans haïr à ton tour / Pourtant lutter et te défendre a pour écho une partie de la morale chrétienne ( ndlr le pardon) mais en deux vers Rudyard Kipling le résume dans toute sa beautée et profondeur. Pour lire ce poème, il faut donc séparer chaque points pour mieux les montrer, et il me semble que notre humanité s'exprime fortement si nous suivons ce guide, cette table de la loi en 13 points.
          Je laisse cela à ma réflexion, et à la votre. certains points ne nous parle pas tous, et pour cause que chaque point correspond à une qualité nécessaire expressement dans des situations particulières. Ce point : Si tu peux supporter d'entendre tes paroles /  Travesties par des gueux pour exciter des sots, / Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle /
Sans mentir toi-même d'un seul mot.
ne peut nous servir si, dans notre expérience personnelle, traversons une période de prestige ou de gloire où nous délivrons un message comme en art ou politique, par exemple.

          Si on arrive à lire ce texte, c'est que le cap de l'enfance est dépassé. Si on arrive à comprendre ce texte, c'est que l'adolescence est passé également. Et, je pense que ce n'est que quand chaque points "nous parle" que l'on peut dire que l'on est devenu un homme, exploit sans cesse à renouveller.

A suivre...

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