Au cirque de la lune
Dans le nouveau cirque de la lune. On m'en avait parlé!
J'ai hésité entre deux chapeaux, et puis une comète égarée avait fini sa course ici, alors.
Parapluie de nuit, cigarette dans la tête, et la mélodie bien sûr.
Je suis allé voir de bien de beaux et d'étranges numéros. Spectacle des visages dévisagés.
Je note : les étoiles s'était échouée dans les voiles du chapiteau crépusculaire
et la lumière se fit verte, puis noire, et les projecteurs commencèrent leur ballet
Assis entre deux charlatans du Nord, brocantant entre eux l'Idéal et les reliques des morts
je m'étais déguisé en sorcier venu de Bohème. Et j'admirai les chevaux de Bartabas Zingaro
et dans la poussière d'or, les claquements de sabots.
Un féroce dresseur tchèque de chimères nous intéressa; monstres furieux des lointaines îles d'utopie.
Conte d'aventures des mers, oubli de la terre. Atmosphère bleu fumeux.
Curieux cartographes de nos désirs, il grognait et mangeait sa barbe noire.
Un funambule de solstices déclenchait des tonnerres de bravos - il souriait au vide ! -
et sa colombine, ou plutôt arlequine, en robe écarlate et en talon acéré l'aguichait
de son sourire blanc et de son sang joyeux. Il pleura peut-être.