Essai sur l'éthique de l'environnement

Publié le par Chris

 

 

 

Il existe de nombreuses éthiques de l'environnement. De nombreuses façon de penser notre agir avec notre environnement. Certaines anciennes, d'autres très jeunes (cinq ans). Citons les éthiques anthropocentriques; l'éthique de l'esthétique de la nature, l'éthique anthropocentrique faible, l'éthique utilitariste élargie, et l'éthique déontologique. Également les éthiques sociocentriques comme l'écologie sociale. Les éthiques biocentriques telles l'éthique du respect de la vie. Les éthiques écocentriques comme l'éthique de la terre, la Wilderness (Conversation de la nature sauvage) et l'écologie profonde. Et enfin les très récentes; l'hypothèse Gaïa (voir James E. Lovelock) et enfin l'Heuristique de la peur (Hans Jonas).

 

Cette variété de courants philosophiques dont proviennent ces différentes éthiques, montre, s'il y en avait encore besoin, que notre pensée de l'environnement est un problème mondial. Leur extension dans le temps montre également qu'il s'agit d'un vieux problème où la modernité a rajouté un grand nombre d'équations supplémentaire, mais le champ de recherche n'a que peu varié depuis Aristote. Toujours cette trinité; moi, l'autre, le monde. Et cet un fait marquant que la plupart des éthiques fatalistes ou pessimistes ne prennent en compte souvent que deux des trois membres de la trinité. Penser le monde et nous-même, sans laisser aucun rôle à la société, c'est-à-dire voir la société comme immuable sans aucune capacité d'adaptation ou la penser comme une somme d'individu, une somme de nous-même, ne conduit que rarement à une pensée optimiste. Et cela pour les deux autres combinaisons possibles.

 

Penser cette trinité est donc indispensable pour avoir une pensée dynamique sur ce genre de problème. Aucun des trois facteur : moi, les autres et le monde, ne peuvent changer sans l'action des deux autres.

Trois attitudes, trois vision d'esprit, trois courants écologiques apparaissent alors. Ceux qui lie l'autre et le monde dont le changement de l'agent moi sera la conséquence. Ceux dont le changement de la société est la dernière conséquence. Et enfin ceux pour qui se sera le monde.

Généralement les approches plus spiritualistes, intime (voir Avatar ou le mouvement hyppie) rassemble le moi et le monde et la destruction ou l'adaptation de la société sera le résultat de leur réflexion écologique. Des pensées dites avec prétention réalistes, et dans une logique plus productiviste, se basent sur l'évolution de l'individu et de la société pour améliorer l'état écologique de notre planète. Enfin les pensées liant les autres et le monde pensent qu'un nouveau mode de vie, voir un nouveau stade l'évolution humaine sera le résultat de la crise écologique.

 

Ce qui est sûr c'est que le changement se fera avec nous ou sans nous, alors autant l'orienter dans notre sens. Nous ne retrouverons jamais le monde qui fut le notre il y a 10 ans, d'ailleurs toute glorification du passé est inutile, tout au plus le souvenir mélioratif du passé doit nous conduire à apprécier l'état présent en gardant en tête la volonté de le changer. Notre mode vie actuel n'est pas le bon, peut-être l'a-t-il été, pour vivre dans notre monde. La technologie qu'à libéré l'âge industriel – avec ses ombres et ses démons aussi – nous permet de mieux juger de notre situation par rapport à l'empreinte écologique de notre espèce. Et cette connaissance entraîne avec elle soit la responsabilité d'agir suivant ses informations, soit la honte de n'avoir rien fait. Le problème écologique est justement un problème auquel, si nous sommes un jour jugé par nos descendants, nous ne pourrons plus dire « nous ne savions pas ». Et ce fait me semble vraiment nouveau par rapport aux problèmes importants qu'a croisé l'humanité depuis sa naissance.

 

Toutes les éthiques considérant l'homme comme un virus, et utilisant -vieille dichotomie- l'opposition de l'homme avec la nature, ou encore rêvant d'un monde iddylique sans humains, ne sont que avatar d'un fatalisme moderne à mon sens stupide, inutile et dangereux.

Mais à l'inverse, les éthiques tentant de concilier le productivisme actuel avec un monde dépollué ne font guère plus de chemin selon moi. Vouloir sauver le monde sans changer la société et soi-même est voué à l'échec. Il s'agit dans ce cas d'une mode, d'un capitalisme vert, dont seul les plus riches profiteront. Ce qui est à mon sens, abject, a-social et inhumain.

Ces deux fatalismes sont des erreurs à éviter. Autre danger qui s'en vient, plus subtil, plus récent, et provenant d'une vieille ombre du Siècle des Lumières est celui-ci : Croire que la démocratie telle que nous la connaissons en Occident ne sera pas le bon moyen politique pour combattre la crise écologique. Une grande dictature serait plus efficace que les disputes inutiles des démocraties. Je ne sais encore exprimer clairement pourquoi cela me semble désastreux, mais mon intuition demeure.

 

De nombreuses interrogations subsistent et elles recoupent de nombreux domaines du savoir humain tels la politique, l'économie, les sciences humaines etc... Mais elles gardent une importance particulière. Nous ne sortirons de Babel qu'une fois ces réflexions acquises.

 

Bibliographie :

 

ATTFIELD Robin – Environmental Philosophy

PALMER Claire – Environmental Ethics

YANG Tongjin – Ethiques de l'environnement et politique internationale

NORTON Bryan – Ethique de l'environnement

NAESS Arne – The shallow end the Deep, Long-Range Ecology Movement

BYOLAN Michael – Environmental Ethics

Publié dans fictions d'essai

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