Babel XXVI

Publié le par Chris

 



Je ne savais qui était Baal, mais il ressemblait vaguement à une illustration que j'avais vu du Petit Prince, en plus vieux aussi. C'était dans une autre vie je crois.

La nuit étant passée, nous nous mimes en marche vers l'immense tour. Nous étions seuls dans ce désert de rocailles, et nos pieds frappant contre la pierre faisait un vacarme de tout les diables. J'avais chaud, j'avais soif, mais Baal sortit une outre rempli d'une eau tiède et moisi, je ne fis pas le difficile je le bu en le remerciant.

Il me demanda: "Pourquoi veux-tu aller de ce côté-là? Du côté de cette grande tour."

 

Je lui répondit que je n'en savais rien, que c'était le seul endroit qui semblait exister dans ce désert, que je n'avais rien d'autre à faire, étant moi-même perdu, et que nous trouverions surement d'autres hommes là-bas, plus réels que lui.

Il sembla vexé de ma réponse et ne dit rien pendant un long moment. une heure, ou deux, qu'importe. Je ne sais même pas si le temps s'écoulait ici. Cette pensée me tira un bref sourire. Voir à quel point nos notions de temps et d'espace étaient relatives, supprimer en une et l'autre s'efface doucement comme une règle où les chiffres disparaissent peu à peu, ou une montre avec une seule aiguille.

Baal dut remarquer mon sourire, car il me posa une nouvelle question, pensant que j'étais mieux disposé à lui répondre. "Cette tour m'effraye, tu es sûr que c'est là que tu veux aller? Je sais bien qu'il ne semble rien exister d'autre qu'elle, mais dans le fond nous n'en savons rien et que c'est peut-être un piège."

Je m'entendis répondre, presque amusé ou songeur ; "Oui, ce doit être le premier piège de Babel. Croire qu'il n'y a qu'elle qui existe."

 

Baal me murmura, mais sa voix dans le désert sembla comme répercuté par les voix de dix hommes "tu veux la détruite,hein, c'est ça?"

Je m'arrêta sur l'instant, jetant un coup d'œil à la tour, dont l'apparence n'avait pas bougé contrairement à ce que je craignais. Je regarda Baal qui me regardait aussi d'un air très sérieux.

"Oui, et pour cela, il faut que je connaisse la plus profonde de ses structures, son pilier le plus ancien, pour que mon coup porte là où tout l'ensemble s'effondre."

"Mais pourquoi veux-tu la détruire?"

Je n'avais rien à répondre, alors je ne dis rien.

 

Publié dans Babel - brouillons-

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R
<br /> Je kiffe ca mon petit christophe... Je ne sais pas si tu as tout les babels ensemble, tu pourrais me les envoyer ?<br /> Bises !<br /> <br /> <br />
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